Pets vaginaux : pourquoi mon vagin fait du bruit et comment le stopper?

Publié le : 7 Jan 2025By Catégories : Périnée

Les pets vaginaux, également appelés gaz vaginaux ou familièrement « pet de fouf », concerneraient près de 20% des françaises. Si ces bruits involontaires peuvent parfois provoquer gêne ou inconfort, ils ne présentent pas de danger pour la santé. En revanche, le pet vaginal est un signe de l’affaiblissement de votre périnée. Dans cet article, découvrez ce phénomène en détail, grâce à des témoignages, des explications scientifiques et suivez mes conseils pour vous en débarrasser.

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« Pets vaginaux »: vos témoignages en toute sincérité

Agnès, 44 ans:

Après 2 enfants de 4 et 6 ans, il me semble avoir le vagin dilaté; lors des rapports sexuels, il m’arrive fréquemment d’émettre des sons disgracieux perturbateurs.

Juliette, 31 ans:

Ca m’est déjà arrivé quelque fois avec mon copain. Quand ça m’arrive, c’est qu’il fait entrer de l’air. En position de levrette par exemple, des fois il a tendance à aller trop vite; puis des fois il sort vite vite et re-entre super vite, sa fais rentrer un peu d’air. A la fin quand il se retire, ça se produit.

Marie, 38 ans:

Des fois j’arrive à faire une sorte d’aspiration en faisant une sorte de contraction ou je sais pas quoi, et puis là quand tout relâche, ça fait des petits bruits. Dès que je suis en position allongée, je peux en faire autant que je veux et c’est super gênant ! Par exemple, je suis sur le dos et je veux passer sur le ventre, et rien que ça, ça provoque un ou plusieurs pets ! C’est pas du tout drôle.

Pet vaginal : qu’est-ce que c’est ?

Le pet vaginal désigne l’expulsion d’air emprisonné dans le vagin, souvent accompagné d’un bruit similaire à une flatulence. Cependant, ce phénomène n’est pas lié à un problème de gaz intestinaux. Les gaz vaginaux surviennent à la suite d’un changement de position ou de posture. Le plus souvent, ce phénomène peut se produire :

  • Pendant les rapports sexuels, notamment lors de certains mouvements ou positions.
  • Lors d’activités sportives comme le yoga, le Pilates ou d’autres exercices impliquant des changements de posture et une modification de la respiration

La fréquence des “pets de fouf” varie, de quelques fois par semaine ou à plusieurs fois par jour.

Certaines femmes sujettes aux pets vaginaux connaissent également l’aspiration d’une quantité d’eau dans le vagin pendant le bain ; et son écoulement involontaire lors de la sortie du bain.

Certaines femmes maîtrisent le mécanisme des pets vaginaux à des fins de divertissement. Ce geste est notamment exploité lors de « pussy shows » en Thaïlande, lorsque les artistes « fument » et sifflent par leur vagin ou produisent des bruits de flatulence.

L’étendue du phénomène de gaz vaginaux

Selon des études scientifiques, entre 12 % et 33 % des femmes déclarent avoir déjà été confrontées aux pets vaginaux à un moment de leur vie1 .

Une étude menée en 2019 indique que 20 % des Françaises se sentent concernées par ce souci2.

Pet vaginal, est-ce grave ?

Absolument pas. Le pet vaginal est inodore et inoffensif. Bien que les gaz vaginaux ne représentent pas de risque pour la santé, ils sont un signe d’un relâchement du périnée et sont souvent associés à d’autres symptômes du dysfonctionnement pelvi-périnéal.

Notamment, les gaz vaginaux sont plus fréquentes chez les femmes souffrant de l’incontinence urinaire, d’une descente d’organes et chez celles qui ne sont pas entièrement satisfaites de la qualité de leur vie sexuelle3.

Les femmes plus jeunes et sexuellement actives sont plus susceptibles d’éprouver un sentiment gêne, de honte ou de culpabilité, jusqu’à l’évitement des moments d’intimité4.

La majorité des femmes ne consultent pas un professionnel de santé à ce sujet, même si cela peut impacter leur qualité de vie ou leur vie sexuelle.

Pet vaginal: les causes et les mécanismes

Les causes du “pet de fouf”

Les gaz vaginaux sont causés par une hyperlaxité des muscles du plancher pelvien. Souvent, ils sont associés à d’autres troubles pelvi-périnéaux tels que la béance vaginale, le prolapsus et l’incontinence urinaire ou fécale5.

On considère que l’accouchement par voie basse est le facteur principal à risque. Mais les femmes n’ayant jamais accouché sont parfois confrontées aux pets vaginaux.

Les mécanismes sous-jacents du “pet vaginal”

Les « pets » vaginaux, surviennent sous l’effet de l’addition de deux mécanismes.

  • D’une part, une modification de la respiration de telle sorte que le diaphragme thoracique agit comme une pompe aspirant de l’air à l’intérieur du vagin.

Cet effet se produit lorsque la femme bloque partiellement son souffle dans la phase d’inspiration, souvent à son insu. Au lieu de descendre pour aspirer de l’air dans les poumons, le diaphragme thoracique « aspire » les organes internes et crée une dépression intravaginale.

  • D’autre part, si le périnée n’est pas suffisamment tonifié, de l’air s’infiltre facilement à l’intérieur du vagin.

Un bruit vaginal se produit lorsque cet air est expulsé, en expirant, en modifiant la position du corps ou lorsque le partenaire masculin retire son sexe.

Mouvements favorables aux gaz vaginaux

Un nombre de mouvements, de positions et de stimulations pendant les rapports sexuels sont particulièrement favorables aux « pets » vaginaux.

Mouvements lors de la pratique de sport

Pendant les activités sportives, les cours de yoga et de Pilates, vous risquez de produire des bruits vaginaux si vous ne respirez pas correctement. En particulier,

–       dans la posture de bougie, si vous bloquez votre inspiration

–       en position allongée, en soulevant vos jambes pour muscler le bas du ventre, si vous ne laissez pas libre cours à votre respiration

–       en position allongée, en soulevant vos épaules pour muscler les grands droits et les traverses, si vous bloquez votre souffle.

Positions et stimulations pendant les rapports sexuels

Pendant les rapports sexuels, certains types de stimulation sont propices aux bruits vaginaux, si votre périnée est affaibli et vous limitez votre respiration.

La stimulation de la vulve, du clitoris et du point G se traduisent par un resserrement du premier tiers du vagin, une ballonisation des deux tiers supérieurs et une ascension de l’utérus. Un tel type d’excitation est appelé la « montgolfière ». 

La ballonisation de la partie supérieure du vagin peut provoquer un afflux d’air à l’intérieur de votre sexe, lorsque le périnée est relâché. Quand le resserrement de la partie inférieure est moins prononcé ; il n’y a pas de barrière pour empêcher l’air de rentrer. Votre yoni se remplit d’air à chaque pénétration, à cause de cette excitation « montgolfière ».

Positions qui créent le “pet de fouf”

Voici quelques exemples de positions propices à l’afflux d’air dans votre vagin, lorsque votre plancher pelvien est insuffisamment tonifié :

  • En position de missionnaire, quand votre bas du dos est plaqué au lit et vous soulevez vos épaules, en bloquant votre souffle.
  • En levrette, quand vous courbez légèrement votre dos, baissez votre tête, prenez appui sur vos bras et arrêtez de respirer à votre insu.

Le pet vaginal : comment le stopper ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions efficaces pour réduire ou éliminer les gaz vaginaux. Voici mes recommandations :

1. Renforcez votre périnée

Les exercices pour renforcer le périnée, notamment les exercices de Kegel, aident à réduire la fréquence ou à éliminer complètement les gaz vaginaux. En musclant votre plancher en profondeur, vous rétablirez la barrière naturelle à l’afflux d’air dans l’excitation « montgolfière » et réduisez la fréquence de l’émission de gaz. D’autant plus, le fait de muscler son périnée apporte d’autres effets bénéfiques, sur le plan de la santé et de la sexualité.

2. Adoptez une meilleure respiration

Il est important de réapprendre à respirer sans bloquer son souffle. Souvent ces mauvaises habitudes sont liées au stress. La prise de conscience de son souffle et du mouvement du diaphragme thoracique est un enjeu central pour ne plus avoir de gaz vaginaux.

3. Suivez un programme spécialisé

Le programme Geisha contient les exercices de respiration et les exercices et les appareils pour retrouver le tonus du plancher pelvien. C’est une formule adaptée pour refermer la béance vaginale et ne plus avoir de pets vaginaux.

Le pet vaginal est un phénomène courant qui touche de nombreuses femmes à différentes étapes de leur vie. Les jeunes femmes sexuellement actives sont particulièrement préoccupées par ce phénomène.  Bien qu’ils puissent être gênants, il est essentiel de se rappeler qu’ils ne sont ni dangereux ni permanents. Avec des exercices adaptés et une meilleure compréhension de votre corps, vous pouvez réduire ou éliminer ces bruits.

La solution 100% efficace consiste à maîtriser sa respiration et de raffermir les muscles du plancher pelvien.

Ressources bibliographiques utilisées:

  1. Ph. Slieker-ten Hove, M.C., Pool-Goudzwaard, A.L., Eijkemans, M.J.C. et al. Vaginal noise: prevalence, bother and risk factors in a general female population aged 45–85 years. Int Urogynecol J 20, 905–911 2009 []
  2. G. Amarenco, N. Turmel, C. Chesnel, M. Mezzadri, F. Le Breton, et al.. Gaz vaginaux : revue de la littérature. Progrès en Urologie, 2019, 29, pp.1035 – 1040. ff10.1016/j.purol.2019.10.004ff. ffhal03488961f []
  3. Hui-Hsuan Lau, Tsung-Hsien Su, Ying-Yu Chen, Wen-Chu Huang, The Prevalence of Vaginal Flatus in Women with Pelvic Floor Disorders and Its Impact on Sexual Function, The Journal of Sexual Medicine, Volume 18, Issue 3, March 2021, Pages 487–492 []
  4. Ph. Slieker-ten Hove, M.C., Pool-Goudzwaard, A.L., Eijkemans, M.J.C. et al. Vaginal noise: prevalence, bother and risk factors in a general female population aged 45–85 years. Int Urogynecol J 20, 905–911 2009. https://doi.org/10.1007/s00192-009-0875-0 []
  5. Neels, H., Pacquée, S., Shek, KL. et al. Is vaginal flatus related to pelvic floor functional anatomy?. Int Urogynecol J 2020 31, 2551–2555 []

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